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L’oiseau sauvage qui, d’un chant soudain, éveille ces vallons silencieux, sera ton compagnon de jeux. Chaque fleur qui s’épanouit viendra d’elle-même s’entrelacer dans tes cheveux, guirlande mieux faite pour toi que le poids redoutable de la couronne de laurier que donne la Gloire.

— Ah ! stériles présents, m’écriai-je, indocile à son langage de prudence. N’est-il que ces fleurs périssables, dont les courtes existences sont limitées entre l’aurore et l’heure du couchant. La colère de midi peut blesser la rose, et la pluie dépouiller le crocus de son or. Mais ton immortelle couronne de Renommée, ta couronne de laurier qui ne connaît point la mort, elle est la seule que le temps ne saurait flétrir. La dent glacée de l’hiver ne saurait l’entamer et lui nuire. Les choses triviales ne la profaneront pas. »

L’ange ne répondit point, mais sa fi-