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grande conquérante du monde, oh ! fais que je ne meure pas sans couronne, une fois du moins que ton laurier impérial ceigne mon front, sans cela méprisable. Une fois fais sonner le clairon, et que la trompette de l’ambition bruyante répande mon nom. Quant au reste, je n’en ai point souci. »

Alors, d’une voix douce, l’ange me répondit : « Enfant, qui ignores le véritable bonheur, qui ne sais en quoi consiste la plus haute sagesse de la vie, tu as été créé pour la lumière, et l’amour, et le rire, et non point pour gaspiller ton jeune âge à lancer des flèches contre le soleil, ou à nourrir en ton âme cette ambition dont le poison mortel infectera ton cœur, et salira toute joie, tout contentement. Reste ici, dans la douce prison de ce jardin bien clos, dont les prairies au sol égal et les bosquets charmants invitent au plaisir.