Page:Wiele - Lady Fauvette.djvu/371

Cette page n’a pas encore été corrigée

desquels la neige saute et tourne en trombes de poussière blanche diamantée ; il soupire.

« Non. Eh bien ! non… Pas plus pour eux que pour personne. Ce rêve-là était, comme tous les rêves : impossible et chimérique. On a, en vérité, bien autre chose à faire, en ee monde, que de s’aimer ! — Lui, l’ambition l’a eu bientôt pris, bientôt entraîné dans son terrible courant… Elle, ce sont mille futilités, mille petites préoccupations de jolie femme les plaisirs, la mode, la toilette… »

Il hausse les épaules ironiquement, il se raille en pensant à cette soirée où il se jurait de tuer sa femme tout de suite, au moindre soupçon.

« Eh ! comme c’est loin, cela. Des soupçons, il n’en a plus jamais ; il n’a pas le temps d’en avoir… et puis, pourquoi ?… Pas plus aujourd’hui qu’alors, du reste !

« Cependant, c’était bon d’être un peu fous, c’était bon de s’imaginer que les jours passeraient tous sans rien changer à la griserie exquise du premier moment ! »

Et il a un geste déçu, un regret amer à sentir son cœur mort et désenchanté.

Lorsqu’il entend enfin le pas léger de Madame tout près de lui, frappant le tapis du salon, une émotion inexplicable s’empare de lui ; il a l’esprit plein du souvenir de cette vieille journée dont