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pable de tout. Péricles, sans porter les signes extérieurs de la Royauté, dominoit dans Athènes libre aussi despotiquement qu’Artaxerces sur l’Asie esclave. Ses talens & les arts qu’il avoit appris de la belle Aspasie lui procurérent une prééminence d’autant plus illimitée qu’on la lui avoit accordée volontairement. L’art de donner une grande opinion de soi, de persuader, de tirer avantage de la vanité des Athéniens & de diriger leurs passions, étoit le seul art qu’il eût de gouverner. Il enveloppa la République dans des guerres malheureuses & injustes, il épuisa le trésor public, il souleva les Alliés par des extortions : mais il ne laissa pas le temps au peuple d’observer