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— Je ne savais pas que vous parliez à Varick, dit-il.

Elle répondit, légèrement émue :

— C’est la première fois. Le hasard a voulu qu’il fût à côté de moi ; je ne savais que faire. C’est si gênant de se trouver partout ensemble, et il m’a dit que vous aviez été très aimable pour lui dans une question d’affaires.

— Ceci est différent, dit Waythorn.

Elle se tut un instant.

— Je ferai ce qui vous plaira, répondit-elle avec soumission. Je croyais seulement moins gênant de lui parler quand nous nous rencontrons.

Cette docilité commençait à exaspérer Waythorn. N’avait-elle donc aucune volonté ? Ne s’était-elle pas tracé une ligne de conduite envers ces deux hommes ? Elle avait accepté Haskett, accepterait-elle aussi Varick ? C’était « moins gênant »  », disait-elle, et son instinct la poussait à éviter ou à tourner les difficultés. D’un trait de lumière, Waythorn comprit comment cet instinct s’était développé en elle. Cette élasticité à tout accepter n’était que le résultat de trop de tensions diverses. Alice Haskett, Alice Varick, Alice Waythorn, elle avait été tour à tour ces trois personnes, et elle avait perdu sous chacun de ces noms un peu de