Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Waythorn sursauta en entendant le nom de son associé sur les lèvres de Varick.

Celui-ci parut étonné.

— Vous ne le saviez pas pris par une crise de goutte ? demanda-t-il.

— Non, j’étais absent, je ne suis revenu qu’hier soir.

Et Waythorn se sentit rougir en pressentant le sourire ironique de Varick.

— Ah ! oui, c’est vrai ; et Sellers a été pris il y a deux jours. Je crains qu’il ne soit fortement pincé. Et c’est très gênant pour moi en ce moment, car il m’assistait dans une affaire assez importante.

— Ah !

Waythorn se demanda depuis quand Varick s’occupait d’ « affaires importantes ». Jusqu’à présent, il ne s’était guère mêlé que de spéculations trop insignifiantes pour nécessiter l’intervention de la maison Sellers-Waythorn.

Il se dit que Varick parlait peut-être au hasard, afin de diminuer la contrainte que lui causait un voisinage gênant. Cette contrainte pesait de plus en plus sur Waythorn, et lorsque à Cortlandt Street il aperçut un visage connu et se rendit compte du ridicule de sa situation à côté de Varick, il se leva en marmottant une excuse.