Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fleurs, il vit sur ses lèvres un délicieux sourire.

— Comme tout est joli ici ! soupira-t-elle, avec une voix qui trahissait un sentiment de bien-être.

Waythorn s’adressa au maître d’hôtel.

— Le champagne tout de suite, dit-il. Mrs Waythorn est fatiguée.

Un instant après, leurs yeux se rencontrèrent au-dessus des coupes mousseuses ; et il comprit à la limpidité du regard d’Alice qu’elle avait obéi à son désir et avait déjà oublié.


II

Le lendemain matin, Waythorn sortit plus tôt que de coutume. Haskett ne viendrait probablement que dans l’après-midi, mais un sentiment d’appréhension lui fit quitter la maison, et il se proposa de rester dehors toute la journée, peut-être même de dîner à son club. Comme il fermait la porte, il pensa qu’avant qu’il la rouvrît, elle aurait donné accès à un autre homme qui avait autant de droits que lui à la franchir, et cette idée lui causa une véritable répugnance physique.