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et l’entendre dire : « Ce n’est pas trop tard, mon garçon, je vais vous montrer comment il faut vous y prendre… » ? C’était trop tard, ce l’eût été même si Stroud avait été vivant. Je pliai bagage et descendis chez Mrs Stroud. Bien entendu, je ne lui racontai pas ce que je viens de vous confier, elle n’y aurait rien compris. Je lui déclarai simplement que j’étais trop ému pour entreprendre le portrait de son mari. Cette idée lui plut, c’était une sentimentale ! C’est même à cause de cela qu’elle me donna l’esquisse de l’âne. Mais elle était très désappointée de ne pas avoir le portrait, elle tenait tant à ce que son mari fût peint par un artiste en vogue ! Je crus un moment qu’elle ne me lâcherait jamais, et, ne sachant plus comment me dépêtrer d’elle, je lui suggérai de faire venir Grindle. Oui, c’est moi qui ai lancé Grindle. Je dis à Mrs Stroud qu’il était l’homme de l’avenir ; elle le répéta à ses amies et cela devint vrai…

Le petit Grindle fit le portrait de Stroud sans broncher ; et elle accrocha ce portrait parmi les chefs-d’œuvre de son mari…

Gisburn se laissa tomber dans un fauteuil près du mien, et, la tête rejetée en arrière, contempla l’esquisse de l’âne.

— J’aime à me figurer que Stroud lui-même