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les pirates de la mer

Le navire gagna lentement sa nouvelle position. À bord, tous ceux qui n’étaient pas occupés restaient à surveiller l’endroit houleux où la sphère s’était enfoncée. Pendant la demi-heure qui suivit, il est douteux qu’un seul mot ait été prononcé qui n’eût pas rapport à Elstead. Le soleil de décembre était maintenant haut dans le ciel, et la chaleur était fort grande.

— Je crois qu’il n’aura pas trop chaud là-dessous — dit Weybridge. — On prétend que, passé une certaine profondeur, l’eau de la mer est presque toujours à une température glaciale.

— À quel endroit va-t-il ressortir ? — demanda Steevens.

— C’est là-bas, — dit le commandant, qui s’enorgueillissait de son omniscience. Il indiqua d’un doigt précis le sud-est. — Et, — ajouta-t-il, — il ne va pas tarder maintenant. Il y a déjà trente-cinq minutes.

— Combien de temps faut-il pour atteindre le fond de l’Océan ? — interrogea Steevens.

— Pour une profondeur de cinq milles, en tenant compte, comme nous l’avons fait, d’une accélération de deux pieds par seconde, à la fois à l’aller et au retour, il lui faut environ trois quarts de minute.

— Alors, il est en retard, — fit Weybridge.

— Mais… presque, — dit le commandant. —