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gnies d’aujourd’hui doivent être distingués des corps, des hiérarchies, et des compagnies qui florissaient au 2 décembre 1852 ; qu’ils n’en sont pas solidaires ; qu’un régime corrupteur corrompt tout, mais que les gouvernements honnêtes et éclairés arrivent ensuite, qui répandent la lumière, l’intégrité et l’honneur là où des tyrans n’ont communiqué que leurs vices. Je ne contredis pas ces maximes générales. Seulement, on n’a pas la ressource de constater qu’elles se trouvent le moins du monde indiquées dans les Châtiments et dans Napoléon le Petit.

Du fait du 2 décembre, Hugo condamne et bafoue les choses en masse et pour toujours. Les anathèmes lancés de Jersey sont à perpétuité, et c’est tout ce que le prophète en son délire, a fait anathème qu’il traîne maintenant derrière son char triomphal. L’ordre de marche « des corps constitués » qui va se développer de l’Arc de Triomphe au Panthéon n’en montrera presque pas un qui ne porte au front la blessure d’un vers du poète. D’abord se présentent la garde républicaine, les tambours avec crêpe, les cuirassiers et leur fanfare, les musiques militaires et leur Marseillaise sur le mode mineur ; puis, encadrant le cortège, l’armée tout entière, les cavaliers, les fantassins, l’artillerie assise sur ses tonnerres ; les généraux et leurs états-majors qui courent le long des lignes pour les maintenir. Passez, généraux,