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gaires mais en partie essentielles. Tout cela mène aux déceptions, à la misère ; au contraire, la vie réelle du jeune homme pauvre, c’est le travail, toujours le travail… »


Cette réflexion est fine et de plus de portée qu’on ne croit. Elle corrige ce que moi-même récemment, à propos du Roman d’un jeune homme pauvre, je pourrais avoir dit d’excessif en faveur du romanesque. À retenir également cette remarque de M. Leveaux sur Scribe :


« N’oublions pas, d’ailleurs, que pour Scribe l’invraisemblance, c’est le succès. Elle compose l’élément essentiel de son répertoire, dont les deux tiers n’existent que par elle. Scribe se jetait souvent tête baissée dans l’impossible et savait mieux que personne en sortir. C’était là un de ses nombreux mérites. »


M. Leveaux généralise trop sans doute, il englobe trop dans sa formule la masse des comédies et des comédies-vaudevilles de Scribe dont le charme est en des mœurs vraies. Sur un Scribe spécial, le Scribe du Verre d’eau et des opéras-comiques, on ne dira pas mieux. Cette formule du succès proportionnel à l’invraisemblance en donne la clé.