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choisir les pièces à jouer. On a donc, par le livre de M. Leveaux, plutôt le goût de Bacciocchi et celui de M. Camille Doucet que le goût de l’empereur. Peut-être, en fait de théâtre, l’empereur n’avait-il aucun goût. M. Leveaux remarque cependant qu’il se plaisait fort à la comédie légère et à la comédie bouffe, et l’on doit dire qu’en ce genre il y eut sous son règne des chefs-d’œuvre. Retenons aussi ce point que, tout en laissant faire Bacciocchi, l’impératrice se réservait la haute direction.

Si l’empereur lui-même intervint dans la question du répertoire de Compiègne, on peut supposer que ce fut une fois pour toutes, sous forme de recommandation générale. À juger par le relevé des pièces jouées, l’empereur dut recommander, particulièrement et sommairement, dans une pensée politique, à la surintendance ou à la direction générale des théâtres, de lui faire voir surtout à Compiègne des pièces d’écrivains vivants. Il songeait moins à offrir de grandes œuvres à ses invités qu’à se rendre agréable aux auteurs dramatiques de son temps qui avaient la vogue en quelque genre que ce fût. Ceux-ci en général ne lui ont pas été ingrats. Ils lui ont gardé bon souvenir ; même le gouvernement de ses ministres, que je distingue de sa personne, est resté populaire et prestigieux chez les vaudevillistes.