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entre le boulevard et l’avenue, avec un joli carlin sculpté, dans une niche, au-dessus de la porte d’entrée, comme c’est maintenant le chic, je ne sais pas pourquoi. Elle n’aurait qu’un mot à dire et gros Zozor meublerait une villa à sa Tata chérie, sur le haut de Marly. Quel été de solitude et de fraîcheur elle y passerait, au seuil du bois enchanté et pas trop loin non plus du bal des canotiers ! Mais Tata souffre. Les jours lui pèsent depuis qu’elle ne dit plus « Es-tu content, Zozor ? » que dans la vie réelle. Il lui faut les planches. On en a déjà soufflé deux mots à l’oreille de Debruyère qui, vous le pensez bien, a bondi ; Floury ne veut pas même entendre parler d’elle pour figurer la seconde suivante de la Fée aux cailloux dans sa prochaine machine. Alors elle fait marcher Blumschein ; celui-ci est sur le point de commanditer une direction d’été pour un théâtre où nous verrons quelle artiste c’est que Tata ! Il pourrait bien, dites-vous, en coûter deux cent mille francs à Blumschein ! Baste ! Il les rattrapera, haut la main, sur sa noble clientèle, lors de la reprise à la Bourse. Parmi les directeurs d’été, tel tiendra peut-être jusqu’au bout de ses trois mois ; il en est qui persisteront six semaines ; il en est qui ont duré six jours et qui déjà ne sont plus. Quelle richesse de nuances ! Tous cependant se rencontrent en un point qui permet de les ranger sous une défini-