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dantesque. Les deux cents pages, où il en a consigné les souvenirs, feront désormais partie indélébile de l’histoire de l’enseignement public en France. Toute cette farandole de chefs de division du ministère de l’instruction publique, d’inspecteurs généraux, de recteurs, de proviseurs, d’inspecteurs d’académie, d’examinateurs, de juges d’agrégation, agitant des règlements, des programmes de concours, des plans de baccalauréat d’une extravagance accomplie, pourchassant de collège en collège un malheureux jeune homme, savant, sincère, ivre de l’amour de son état et qui devait être bientôt l’honneur des lettres en son siècle, paraîtra à beaucoup de gens la fantaisie arbitraire d’une imagination trop vindicative. Ma propre expérience et celle de plusieurs de mes anciens collègues me permettent d’attester que M. Sarcey n’a rien exagéré et qu’il est plutôt resté au-dessous de la vérité dans la peinture des mœurs de l’administration scolaire à l’époque où il en a été la victime et la proie. Il n’y a rien d’imaginaire dans ses récits. Seulement, M. Sarcey, qui est devenu, depuis, un grand ennemi des collèges ecclésiastiques, brouille un peu les impressions de son temps de professorat avec les impressions ultérieures de son temps de journalisme. Pour fondre le tout, il accuse principalement de ses anciens malheurs la réaction cléricale de l’an 1849 qui se pro-