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xviie siècle, au moins par la topographie, la rue Port-Royal ou la rue du Val-de-Grâce ? C’est bien l’homme qui convenait pour Racine. Il l’aime tendrement et gémit avec le cœur austère de quelqu’un des Messieurs sur les erreurs de sa vie.

Quant à Despoix il connaissait à fond les dessous de la vie littéraire au xviie siècle et en particulier les dessous de la vie d’auteur dramatique et de la vie de comédien. Il a écrit à ce sujet un livre précieux, nourri de faits, de dates et de détails expressifs, le Théâtre français sous Louis XIV[1]. Il avait bien, par rapport à Molière, un léger défaut. En sa jeunesse, au moins, lorsqu’il enseignait la rhétorique à Louis-le-Grand, il inclinait trop à se figurer Molière comme un tribun du peuple, un réformateur démocrate, une sorte de républicain et même de républicain martyr d’avant la république. La vue n’est pas très juste et elle est en tout cas bien restreinte. Despois serait revenu de sa conception en serrant de plus près Molière. Mais la mort l’a interrompu presque au début de son œuvre ; une seule et même année, l’année 1876 a malheureusement ravi à la collection les Grands Écrivains Despois et Adolphe Régnier jeune, le fils du directeur de la collection, qui secondait Despois pour la constitu-

  1. Paris, Hachette. Seconde édition. 1882.