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du premier ; M. Régnier peut être dès à présent très fier du second.

Ses collaborateurs et ses lieutenants pour le Corneille, le Molière et le Racine ont été MM. Marty-Laveaux, Paul Mesnard et Despois. M. Marty-Laveaux a fait le Corneille et M. Paul Mesnard le Racine. Despois a entrepris le Molière et M. Paul Mesnard le continue. Chacun d’eux était adapté à la tache qu’il a choisie. M. Paul Mesnard, avec sa figure studieuse, reposée et fine, me rappelle assez bien dans notre société contemporaine ces religieux de l’ancienne France, jésuites, bénédictins ou affiliés de Port-Royal, qui vivaient dans le siècle et se prêtaient à lui, qui étaient les premiers dans les lettres profanes, qui écrivaient sans difficulté sur le théâtre et y faisaient autorité, qui correspondaient assidûment avec un faiseur de comédies, voire, en tout bien tout honneur, avec une comédienne, et que Voltaire, en ses heures de justice, a placés dans le temple du Goût. Ils servaient, comme on a dit de l’un d’eux, le ciel et le monde par semestre ; mais, au cours du semestre mondain, ils ne perdaient jamais de vue ni les fins collectives de leur ordre, ni l’objet de leurs travaux. M. Paul Mesnard est une sorte de janséniste tempéré. Est-ce qu’il n’habitait pas, quand je l’ai autrefois visité, je ne sais plus quelle rue, tenant au