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le combat des planètes pour la vie. On voit aux Menus-Plaisirs, dans une goutte d’eau de Seine et dans une goutte d’eau de Marne, les joutes, les frétillements, les assauts et les bonds, tout le struggle for life de monstres aquatiques mieux armés et mieux caparaçonnés pour la lutte que le gladiateur antique. Il y a de ces invisibles qui ont le mouvement gentil ; il y en a d’horribles. Des flots d’une liqueur abominable, noire, verte, jaune, s’échappent de l’orifice ouvert au milieu de leur chef. Les enfants qui assistent à ce spectacle ne cessent d’y pousser des oh ! et des ah ! de surprise, de joie et de terreur ; le sage y est abîmé par le sentiment de l’immensité dans le petit. Cœli enarrant gloriam Dei ; un cent millième d’insecte, vu au microscope, la raconte encore mieux. Mondes qui flottez sur nos têtes, étoiles, comètes, essaims cosmiques, voie lactée, myriades remplissant des milliards de lieues carrées, qu’êtes-vous auprès des merveilles d’organisation et de puissance que révèle un peu de poussière d’aile de papillon !


La semaine, qui s’est terminée hier par la Vie parisienne, s’était ouverte dimanche par l’apothéose de Dumas père. Auprès de cet événement, les autres sont menue monnaie. Dimanche, on a inauguré, comme nous l’avons dit, la statue de l’auteur de