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NOTES SUR
CLÉANTHE, PHÉRÉCYDE, ANAXIMANDRE
ET PHILOLAOS

Hymne à Zeus de Cléanthe. (Inspiration héraclitéenne, comme le prouve la ressemblance avec plusieurs fragments d’Héraclite, jointe à ce qu’on sait de l’autorité d’Héraclite sur les Stoïciens.)


σοὶ δὴ πᾶς ὅδε κόσμος ἑλισσόμενος περὶ γαῖαν
πείθεται, ᾗ κεν ἄγῃς, καὶ ἑκὼν ὑπὸ σεῖο κρατεῖται·
τοῖον ἔχεις ὑπουργὸς ἀνικήτους ὑπὸ χερσὶν
ἀμφήκη, πυρόεντα, ἀειζώοντα κεραυνόν·
τοῦ γὰρ ὑπὸ πληγῇς φύσεως πάντ᾽ ἐρρίφασιν·
ᾧ σὺ κατευθύνεις κοινὸν λόγον, ὃς διὰ πάντων
φοιταῖ, μειγνύμενος μεγάλῳ μικροῖς τε φάεσσι,
ὡς τόσσος γεγαὼς ὕπατος βασιλεὺς διὰ παντός.


À toi tout cet univers qui roule autour de la terre
obéit où que tu le conduises, et il consent à ta domination.
Telle est la vertu du serviteur que tu tiens sous tes invincibles mains,
à double tranchant, en feu, éternellement vivant, la foudre.
Car sous son choc dans la nature toutes choses frémissent.
Par lui tu diriges droit l’universelle Médiation (λόγος) qui à travers toutes choses
circule mélangée à la grande et aux petites lumières,
et qui par la grandeur de sa naissance est reine suprême à travers tout.


Remarques :

1o La vertu propre de la foudre consiste à produire