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de lui-même tous les vivants de même espèce, et il l’a composé[1]. »

[Monde unique] « … Afin que par l’unité il fût semblable à l’être vivant absolu, pour cette raison le créateur n’a pas créé deux univers ni un nombre infini, mais ce ciel-ci, unique, fils unique, a été, est et sera (μονογενής)[2]. »

(Ciel, âme du monde.)

Ce ciel-ci, i.e. l’intelligence unie à l’âme du monde (il le dit plus loin). C’est cela qui est fils unique. Expression qui reviendra.

Corps, visible et touchable, d’où feu et terre. Trois dimensions, donc il faut deux moyennes proportionnelles : air et eau.

« De cette manière et par ces espèces de choses au nombre de quatre, le corps du monde est né, ayant été mis en concordance au moyen de la proportion ; et par là il possède l’amitié, de sorte que, convergeant avec lui-même, il est indissoluble[3]. »

« Tel fut le calcul du Dieu éternellement réel au sujet du Dieu qui devait être un jour[4]. » (Le Verbe en tant qu’ordonnateur du monde.)


L’âme du monde.


« L’âme, il la mit au milieu, l’étendit à travers le tout et encore au dehors et en enveloppa le corps [l’âme est hors du corps], et il en fit un cercle tournant circulairement, un ciel unique, seul et vide (οὐρανὸν ἕνα μόνον ἔρημον), capable par sa vertu propre d’être à lui-même un compagnon, n’ayant besoin d’aucun autre, connu et aimé suffisamment de lui-même. Ainsi il l’engendra, Dieu bienheureux[5]. »

« Dieu a fait l’âme première et primitive par rapport au corps par la naissance et la vertu, pour qu’elle commandât en maîtresse et qu’il obéît[6]. »


  1. Timée, 30 c-31 a.
  2. Timée, 31 b.
  3. Timée, 32 b-c.
  4. Timée, 34 a.
  5. Timée, 34 b.
  6. Timée, 34 c.