Page:Watriquet de Couvin - Dits, édition Scheler, 1868.djvu/508

Cette page a été validée par deux contributeurs.
je cherchai. — 514. Estache ou estaque, mot encore conservé dans les patois, support, étai ; de là estocade.
533. Atraver, couvrir de constructions ; comme entraver, ce verbe (omis dans Roquefort) vient du lat. trabes, poutre.
535. En route, en état de pourriture ; route est un subst. participial, tiré du latin ruptus (fr. rout, fém. route, v. suiv.), rompu, décomposé, corrompu ; le même primitif a donné (ce fait a échappé aux étymologistes) le flamand rot (putris et putredo) et l’angl. to rot, pourrir.
543. Esgarde, observation, remarque. — 544. S’en donner de garde (plus souvent s’en donner garde), y faire attention, s’en soucier ; cp. Miroir aus princes, 67, et Cigogne, 127.
553. Converser, séjourner, demeurer, cp. vv. 262 et 587. — 555. S’en chastier (cp. v. 601), en tirer exemple pour s’amender. — 558. S’afoler, se gâter. — 578. A delivre, en sûreté, sans péril.
572. Prendre au bril, prendre à l’improviste, est une locution que je cherche vainement dans les lexiques du vieux français ou dans les glossaires de patois. Il est permis de rapprocher le mot bril du verbe néerl. (popul.) brillen, dont les significations sont ainsi indiquées par Weiland : tourmenter, surprendre ; Kiliaen (qui l’identifie avec breidelen, brider) le traduit par refrenare ; Schuermans (Algemeen Vlaamsch Idiotikon) l’interprète ainsi : 1o v. n. être ébahi, 2o v a. tromper, duper. Ce bril est indépendant de bril, lunette.
573. De mot, renforcement de la négation, voy. v. 407.
576. Fondre prend souvent, même dans la langue moderne, l’acception générale de s’écrouler, s’ébouler, être renversé. Elle se dégage naturellement de celle de répandre, verser, qui est le sens dominant du mot latin. Cp. l’inverse dans verser, d’abord tourner, tomber (v. 588. puis répandre.
580. Cuidier, illusion, folle confiance. — 582. Leur temps, pendant leur vie.
606. Widier (vider) s’emploie neutralement pour partir ; c’est un raccourcissement de l’expression — « vider une place, vider les lieux. » L’emploi du réfléchi se widier est étymologiquement fautif et sans doute l’effet d’une assimilation au terme se partir (litt. se séparer).
616. Demeurent, survivent. — 619. Poi leur est, = pot leur touche, ils se soucient peu. Cp, Miroir aus princes, 128:Il ne li ert riens de.
621. Buiron, buron, petite maison (« a poor cottage », dit Cotgrave), manque dans Roquefort ; il était cependant d’un fréquent usage et figure même encore dans Littré. C’est un dérivé du tudesque bur,