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Comme de la nef qui se boute
1225Ou peril où elle s’afondre ;
Ainssi couvient perir et fondre
Les faus consilleurs et mauvais,
Qui labeurent ou puant vais
D’avarice ou de couvoitise,
1230Qui touz maus esprent et atise
Et fait perir l’ame et le cors.
Frere, si voir que le recors,
Tout cil vont em paine greigneur,
Qui ou nombre de leur seigneur,
[1]1235En son conte et en sa puissance,
Font au pueple grief et pesance,
Tant de paine et tant de douleur
A souffrir du cors et du leur,
Qu’à paine est riens qui leur demeure.
1240Et pour ce que son temps labeure
Li faus couvoiteus à tel vice,
Perist et afondre ou service
Du tirant prince à cui il sert.
Ainssi selonc ce qu’il desert,
[2]1245Li mondes son loier li paie,
Et mors, qui em brief temps l’apaie.
Quant il miex cuide estre asseür,
Vient fortune atout meseür,
Qui l’enverse à terre et cravente.
1250Si comme orage et vens qui vente
Et tampès fait perir ces nés,
Perist s’ame ; à male heure est nés
Hons qui trop ou conduit se fie
Du tirant prince. — A ceste fie
1255Ne t’en dirai orendroit plus ;
Bien orras parler du sorplus,

  1. B. A son conte.
  2. 1245-46 B. li donne : l’assomme