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souverain de ce pays dans le dit des Quatre Sièges, sa connaissance des choses de cette contrée, telle qu’elle se manifeste dans l’énumération des chapitres de dames nobles (dans le dit des trois Chanoinesses de Cologne), — il faudra, nous semble-t-il, de l’obstination pour méconnaître dans Watrirquet un trouvère belge et pour placer en Normandie le lieu de sa naissance. En présence des indices allégués dans ce qui précède en faveur de la nationalité hennuyère de Watriquet, on peut se passer d’un dernier argument, dont nous aurions voulu la corroborer : celui de la transmission jusqu’à nos jours du nom de Brasseniex (variété de Brassenel, Brasseneau, etc.) parmi les habitants du Couvin belge. Les informations prises à ce sujet nous ont appris qu’on y trouve encore des familles du nom de Brassine.

Le nom de Watriquet suffit seul, d’ailleurs, pour indiquer nos contrées ; il varie dans les textes avec Watrequin, et l’on sait que le suffixe germanique quin caractérise les mots de provenance wallonne ou picarde[1].

Notre auteur se dit encore : sire de Ver Joli.

    de préférence les chevaliers désireux de « monter à honneur et à pris », en ces termes :

    S’aucuns a bien faite sa voie
    En douce France et en Savoie,
    En Henaut ou en Alemaigne…

  1. La finale quin se modifie, se francise généralement en quet ou cot ; de là Watriquet p. Watrequin, Piercot p. Pierrequin ou Pierquin, Raniquet p. Ranekin, Renkin. — Watriquet est un diminutif du germanique Walther, Walter, francisé régulièrement en Gauthier, Gauchier, Vautier, etc.