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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

fut extrêmement pénible, la moitié de notre chemin se trouvant sur des collines abruptes, l’autre, sur des prairies onduleuses. La pluie avait rendu le sol glissant, et si difficile pour les chevaux que plusieurs de nos hommes furent obligés de descendre, leurs montures n’ayant plus la force de les porter. Nous fîmes halte dans le courant de la matinée. Nos malheureuses bêtes étaient trop fatiguées pour paître. Quelques unes se couchèrent, et l’on eut bien de la peine à les forcer de se relever. Notre troupe avait la plus piteuse apparence imaginable, marchant lentement en ligne rompue, irrégulière, qui s’étendait a plus de trois milles sur les collines et les vallées, par groupes de trois ou quatre, les uns a pied, les autres à cheval, un petit nombre de traîneurs très éloignés fermant la marche. À quatre heures, nous fîmes halte pour la nuit dans une forêt spacieuse, près d’une rivière étroite et profonde, nommée la Petite Fourche du Nord. Il était tard lorsque les derniers de la troupe arrivèrent au camp, plusieurs chevaux étant tombés de lassitude. Le courant étant beaucoup trop profond pour être passé à gué, nous cherchâmes quelque moyen de le traverser. En attendant, nos métis emmenèrent nos chevaux