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prairie élevée et desséchée, sur laquelle nos métis furent complètement dépistés. Pas une empreinte de pieds ne pouvait y être distinguée dans aucune direction, et Beatte, s’arrêtant tout à coup, hocha la tête d’un air tout-à-fait découragé.

En ce moment, une petite troupe de daims se leva d’un ravin adjacent, et vint à nous en bondissant. Beatte sauta en bas de son cheval, mit son fusil en joue, et blessa légèrement un de ces animaux. Le bruit du fusil fut immédiatement suivi d’un cri éloigné. Nous regardâmes autour de nous, et ne vîmes rien. Un autre cri plus rapproché se fit entendre ; enfin nous discernâmes un homme à cheval qui sortait d’une ligne de forêt. Un seul coup d’œil nous fit reconnaître le jeune comte. Des acclamations, une course générale s’ensuivirent. C’était à qui arriverait le plus tôt pour le féliciter. La rencontre fut joyeuse de part et d’autre. De notre côté, l’anxiété avait été grande, à cause de sa jeunesse et de son inexpérience ; et quant à lui, malgré son amour pour les aventures, il paraissait heureux de se retrouver avec ses amis.

Comme nous le supposions, il avait fait fausse