Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/216

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comme j’avais cru voir mi demi-sourire sur le visage de Beatte, je lui demandai, à part, ce que les Indiens s’étaient dit après avoir entendu le discours. « Le chef, répondit le métis, disait à ses compagnons que leur grand-père de Washington ayant l’intention de mettre fin à toutes les guerres, il fallait profiter bien vite du peu de temps qui leur restait. » Ils étaient donc partis avec un redoublement de zèle pour accomplir leur projet de déprédation.

Nous avions à peine perdu de vue les Indiens, lorsque nous découvrîmes trois buffles parmi le fourré d’une vallée marécageuse à notre gauche. Je me mis à leur poursuite avec le capitaine et plusieurs de ses cavaliers. Le capitaine, qui allait en avant, se glissa dans le taillis, se trouva bientôt à portée de tirer, et blessa un des buffles dans le flanc : alors, saisis de terreur, ils prirent la fuite tous les trois à travers les buissons, les ronces, les plantes marécageuses, entraînant par leur poids énorme tout ce qui se trouvait sur leur passage. Le capitaine et ses hommes leur donnaient une chasse qui menaçait d’abîmer les chevaux. Cependant j’avais vu les traces du taureau blessé, et j’espérais pouvoir arriver assez près de lui pour faire usage de mes pistolets,