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D’OTRANTE.

Alteſſe permettoit que je la remerciaſſe, en lui payant ce tribut de mon cœur. Allez, mon cher Père, lui dit Théodore, obéiſſez au Prince ; je ne mérite point que vous différiez de lui donner cette ſatisfaction.

Jérôme ayant demandé, qui frappe ? Un Héraut, lui répondit-on. Qui vous envoie ? Le Chevalier de l’épée giganteſque, reprit le Héraut ; & j’ai à parler à Manfred, l’uſurpateur d’Otrante. Jérôme fut retrouver le Prince, & lui redit mot pour mot le meſſage dont on l’avoit chargé. Ces premières paroles donnerent de la terreur à Manfred ; mais lorſqu’il ſe vit traiter d’uſurpateur, ſa colere s’enflamma, & ſon courage ſe ranima. Uſurpateur ! Inſolent, s’écria-t-il, qui eſt-ce qui eſt aſſez oſé pour me diſputer mon titre ? Père, retirez-vous. Ceci n’eſt pas une affaire de Moine. Je veux aller parler moi-même à cet inſolent. Retournez à votre Couvent, & ramenez-