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D’OTRANTE.

lier ; je ſuis Frédéric ton père… Oui... je venois pour te délivrer… Embraſſe-moi pour la dernière fois, & prends Seigneur, lui dit Théodore, épuiſez pas à parler, & permettez que nous vous tranſportions au Château... Au Château ! s’écria Iſabelle ; faut-il aller ſi loin ? Voulez-vous expoſer mon père à la fureur du Tyran ? Si vous l’y tranſportez, je n’oſerai l’accompagner... Et cependant me convient-il de l’abandonner ? Ma fille, lui dit Frédéric, peu m’importe dans quel endroit on me tranſporte : je ſerai dans quelques minutes à l’abri de tout danger... Mais pendant que j’ai les yeux ouverts, ne m’abandonne point, chère Iſabelle. Ce brave Chevalier... j’ignore qui il eſt, aura ſoin de protéger ton innocence... Je vous prie, Monſieur, n’abandonnez point ma fille ; me le promettez-vous ? Théodore verſant un torrent de larmes ſur la victime qu’il venoit d’immoler,