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D’OTRANTE.

d’événemens extraordinaires l’avoient jetté. Il rougit des mauvais traitemens dont il avoit uſé envers une Princeſſe, qui ne répondoit aux injures qu’il lui faiſoit, que par de nouvelles marques d’obéiſſance & de tendreſſe : l’amour reprit ſon empire ſur ſon cœur ; mais également honteux des remords qu’il éprouvoit à l’occaſion d’une perſonne contre laquelle il méditoit intérieurement un outrage encore plus ſanglant, il s’efforça de réprimer les ſentimens de compaſſion qui commençoient à s’élever dans ſon cœur ; il éteignit juſqu’aux moindres reſtes de pitié qui pouvoient y être demeurés, & paſſa tout-à-coup à la perfidie la plus infâme que jamais homme ait commiſe. Aſſuré de la ſoumiſſion d’Hippolite, il ſe flatta que non-ſeulement elle conſentiroit à ſon divorce mais qu’elle engageroit même Iſabelle à l’épouſer, & il ne s’occupa plus que du ſoin de la trouver. Il fit garder étroite-