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LE CHÂTEAU

venues au Trône du Père de miſéricorde. C’eſt lui qui m’ordonne de te reprocher l’intention que tu as de la répudier : c’eſt par moi qu’il te défend de perſiſter dans le deſſein inceſtueux que tu as d’épouſer ta belle-fille. Le Ciel qui l’a garantie de ta fureur, dans le temps que les châtimens que tu venois d’éprouver, auroient dû t’inſpirer d’autres penſées, continuera de veiller ſur elle. Moi-même, tout pauvre & miſérable Religieux que je ſuis, je me ſens en état de la garantir de tes violences. Quoique pécheur, & injuſtement accuſé par Ton Alteſſe de favoriſer ſes amours, je mépriſe les promeſſes que tu me fais pour me ſéduire. J’aime mon Ordre ; j’honore les ames vertueuſes ; je reſpecte la piété de ton épouſe… mais je ne trahirai point la confiance qu’elle a en moi. Je ne ſervirai point la cauſe de la Religion en me prêtant à des complaiſances honteuſes & crimi-