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colliberts.

dans l’impossibilité de rien vendre pour payer le maître de sa ferme. Cet homme dur et avare s’était refusé à tout arrangement, et il avait envoyé un huissier saisir l’humble mobilier de la hutte, il allait être vendu. Plus la douleur de cette pauvre famille avait été grande, plus sa joie devint vive. Mais lorsque ce premier moment de bonheur fut passé, et que Pierre eut raconté comment ce secours lui était tombé du ciel, le père de Loubette hocha la tête et dit :

— Il y a là-dessous quelque mystère ; allons consulter M. le curé ; je ne puis me servir de cet argent avant de savoir s’il ne sera pas un jour réclamé.



v. — Les fêtes de Noël.


Lorsque le père de Loubette eut expliqué à son curé comment Pierre avait trouvé tout à coup le sac d’argent sur la banquette de son canot, le curé lui répondit en souriant :

— Dieu a voulu vous sauver, bénissez Dieu, mon fils, et profitez de ses bienfaits.

Le père de Loubette remercia le curé, rendit grâce à la Providence, et courut payer sa dette.

Pierre, fidèle à sa promesse, s’arracha des bras de sa tante et de son oncle ; il promit de revenir avec son père aux fêtes de Noël, ainsi qu’il avait eu coutume de faire depuis deux ans, et dirigea son canot vers le bateau paternel.

La joie la plus douce remplissait son cœur ; il revint en riant et en chantant tour à tour :