Page:Walch - Anthologie des poètes français contemporains, t1.djvu/498

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui ne doit rien à personne, une étonnante justesse d’impressions et une absolue sincérité. Comme tout ce qui est vrai, ces vers laissent dans l’esprit une trace profonde. Aussi j’entrevois dans Georges Boutelleau un grand avenir de poète. »

« Les vers de Georges Boutelleau, a écrit plus récemment M. Sully Prudhomme, sont essentiellement poétiques par la grâce mélancolique des sentiments qui les inspirent et par le choix exquis des images. Ces pièces courtes et mélodieuses nous touchent comme des soupirs. Une extrême distinction caractérise ce talent… »

De son côté, M. François Coppée louait dans le journal La Patrie « ces fleurettes au parfum exquis, ces petits bijoux finement ciselés qui évoquent le souvenir de l’Intermezzo et d’Emaux et Camées, et qui auraient fait sourire de plaisir Henri Heine et Théophile Gautier ». Il ajoutait d’autre part : « Délicat, c’est bien l’élogieuse épithète qui convient à ces vers où les images sont d’une qualité rare, où les nuances de la pensée et du sentiment sont si fines. Oui, tout cela est « délicat » et d’une distinction morale et d’une aristocratie intellectuelle qui charment profondément. »

En 1903, M. Georges Boutelleau vint habiter Paris. Il publia, en 1905, Le Banc de pierre, qui fut couronné par l’Académie française.

Un maître éminent de l’Université a dit de ce dernier recueil : « Le Symbole et le pittoresque n’ont jamais contenu plus de vie intérieure en moins de vers étroits et parfaits. »