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de la vie artistique – en dehors de ceux mêmes qui ont le chant à leur base — on est en droit de dénier à la race juive toute possibilité d’exprimer des pensées d’art.

C’est à leur faculté de concrétion des choses que les Juifs doivent de n’avoir jamais eu d’artistes créateurs de formes plastiques. Leur œil est trop exercé à des choses plus pratiques, pour qu’il ait pu s’arrêter à la conception d’une beauté idéale des formes et des lignes. Pour mon compte, je n’ai pas connaissance qu’il ait jamais existé d’architectes ou de sculpteurs juifs. Et en ce qui concerne les peintres de race ou d’origine juive, il reste à savoir si ce sont réellement des créateurs, ou s’ils n’occupent dans ce domaine des arts que le même rang que les compositeurs juifs modernes, rang que nous allons préciser de notre mieux.

Bien qu’il fût impossible au Juif de passer à nos yeux pour un artiste, tant à cause de son aspect extérieur que de son langage, et plus encore de son chant, il n’en a pas moins réussi à s’implanter dans une forme artistique, à vrai dire celle qui est la plus répandue : la musique. Pour nous expliquer ce fait curieux, commençons par nous demander de quelle façon le Juif a pu devenir musicien.

Alors que dans les temps passés, on n’avait laissé aux Juifs comme unique profession celle qui ne demandait aucun travail : l’usure, il a été impossible, dans notre société moderne où de plus en plus l’argent est le maître de la puissance et le véritable titre de noblesse, de refuser aux Juifs l’accès des honneurs, d’autant qu’ils apportaient