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haits ! Écrivez-moi bientôt comment je vous parais ; je veux voir, d’après cela, ce qu’il en est de moi ! Mes meilleures salutations et ma cordiale gratitude !

Votre
R. W.



75.

Mai va finir et je ne monterais pas au Righi ? Hier tout était préparé pour l’expédition, quand le Maître céleste opposa son veto. Heureusement le travail a marché de façon supportable : là est mon secours.

Dans l’entre-temps, nous avons enterré le bon soldat : je crois qu’il était sous les ordres de Garibaldi, lequel, paraît-il, ne ménage point ses hommes. C’est pourquoi je suis content que de Sanctis ne soit pas allé rejoindre ses partisans. J’apprends avec satisfaction que vous avez tant de courage. Moi, je n’ai ni courage, ni le contraire non plus ; le mauvais temps m’enseigne la résignation. Après tout, l’on n’a que soi-même dont on vive ; le bon temps au ciel et sur terre peut aider à vivre mieux, plus facilement de son propre moi. Mais finalement, comme en toutes autres circonstances, il faut faire les frais soi-même. Rien n’entre en nous qui ne s’y trouve déjà sympathiquement. Et si l’on est à bout, la fin arrive ; qu’on emploie extérieurement les emplâtres ou non !

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