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vous dire de plus. Une autre fois j’écrirai une lettre intelligente, quand j’aurai à ma disposition d’autre papier que ce papier d’un rose coquet, fourni par l’élégant Schweizerhof. Même s’il faisait très bon demain, je ne pourrais aller au Righi, parce qu’il m’a fallu avoir recours à une consultation de docteur, qui empêche avant quelques jours cette excursion.

Mes meilleures salutations ! Fêtez mon anniversaire en mon nom, je vous le concède. Donc — félicitations !

R. W.

Après le travail !

74.

Lucerne, 23 Mai 59.

Le « Kriegslied »,[1] mon amie, était excellent, et en tout cas une bonne inspiration. Il rappelle un peu « l’appel à l’orage » de mon Donner, dans l’Or du Rhin, qui plut tellement à Liszt. Mais j’ai composé cette musique dans des circonstances toutes spéciales, auxquelles vous croiriez à peine, si je vous les racontais. En retournant dernièrement à Lucerne, le rhythme de la locomotive me fit songer à la musique et me reporta vers celle d’Egmont, de Beethoven. Je la laissai traverser ma mémoire, concentrai mon attention sur le

  1. Un poëme de Madame Wesendonk (p. 53, Soldatenlied).
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