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d’un grand attrait. Il faut parfois oublier Palleske, et s’en tenir exclusivement aux informations directes des amis ou amies de Schiller. C’est extraordinairement captivant ; oui, en certains endroits, vous serez tout à fait… étonnée. Schiller, dans sa jeunesse, quand il était attaché au théâtre de Mannheim, se trouva sur un écueil, d’où il fut sauvé par un être magnifique, lequel, pour son bonheur, lui apparut très tôt dans sa vie. Il vous faudra m’écrire longuement à ce sujet ! Et, — le puis-je maintenant — je vous écrirai aussi, de nouveau, plus souvent. Vous apprendrez alors tout ce que vous désirez savoir de moi — l’étrange exilé que je suis. Absolument tout ; je ne vous cacherai rien ! Vous pouvez dès à présent le constater.

Certes j’écrirai encore une fois à Myrrha : quels grands yeux elle va faire ! Préparez-la seulement à mon écriture. Et si Wesendonk veut savoir quelque chose de moi, je lui écrirai aussi : je le lui ai déjà dit. Aujourd’hui saluez-le bien de ma part !

Je me sépare de vous les palmes de la paix à la main ! Là, où repose ma couronne d’épines, embaument immortellement mes roses. Les lauriers ne me tentent pas — c’est pourquoi, si je veux m’orner aux yeux du monde, je choisis les palmes !

La paix ! La paix soit avec nous ! —

Mille, mille salutations !

Votre R. W.
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