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s'il n'y avait pas de mer dans le monde. Les gens qui raisonnent par analogie sont trop à craindre.

LE VOYAGEUR.

Vous m'avez invité au combat, et vous m ôtez le choix des armes.

LA DAME.

C'est qu'elles sont trop dangereuses entre les mains des hommes. Quand ils n'ont pas de bonnes raisons à nous donner, ils nous citent des autorités, des exemples, et finissent par nous persuader quelque sottise.

LE VOYAGEUR.

Mes animaux sont si petits, qu'ils échappent à notre vue. Si j'avais un microscope, je vous ferais voir des animaux vivans, dans des feuilles: vous seriez persuadée tout d'un coup.

LA DAME.

Oh! non. J'en ai vu: j'ai vu même cette poussière si fine qui couvre les ailes des papillons; c'étaient de fort belles plumes. Il ne s'agit pas de prouver qu'il y a des animaux dans le suc des plantes, mais qu'elles sont fabriquées par eux. Il faut prouver qu'un arbre n'est pas un assemblage ingénieux de pompes et de tuyaux, où la sève monte et descend. Vous m'obligez de me servir de toute ma science.

LE VOYAGEUR.

Madame, on a piqué dans vos prairies, des