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leurs cœurs. Le parfum de la rose passe vite, mais la piqûre de son épine reste long-temps.

O hommes qui rêvez des républiques! voyez comme vos semblables abusent de l'autorité lorsque les lois la leur confient. Voyez la Pologne, dont les paysans sont si malheureux, la pauvre noblesse si humiliée. Voyez les colonies, où coule le sang humain, où l'on entend le bruit des fouets. Ce sont pourtant vos semblables, qui parlent d'humanité comme vous, qui lisent les livres des philosophes, qui crient contre le despotisme, et qui sont des bourreaux lorsqu'ils ont le pouvoir. Dans un pays où les mœurs sont corrompues, il faut un gouvernement absolu: la force d'un maître, aidée de la force de la loi, s'opposera à toutes les injustices du peuple et des grands: j'aime mieux les excès d'un seul que les crimes de tous.