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de collines de cendres, d'où je conclus que les vents étaient au sud-est lorsque ce volcan sortit de la mer, et qu'ils soufflaient lentement; sans quoi ils auraient dispersé les cendres de ces mornes, au lieu de les rassembler. J'en présumai aussi que le foyer des volcans n'était point allumé par les révolutions de l'atmosphère, et que les orages de la terre étaient indépendans de ceux de l'air.

Ils paraîtraient plutôt dépendre des eaux. De tous les volcans que je connais, il n'y en a pas un qui ne soit dans le voisinage de la mer, ou d'un grand lac. J'ai fait autrefois cette observation en cherchant à expliquer leur cause. Elle fut le résultat de mon opinion, qui pourrait être bonne, puisqu'elle est confirmée par la nature.

J'ai trouvé, sur les rochers de l'Ascension, l'espèce d'huître appelée la feuille. Le sable, comme je l'ai dit, n'est formé que de débris de madrépores et de coquilles, dans lesquels je reconnus quelques pétoncles, de petits buccins et le manteau-ducal. Nous prîmes, au pied des rochers, des requins et des bourses de toutes les couleurs. Il y a aussi des carangues, et entre autres des morènes, espèce de serpent marin, qu'on dit être un excellent poisson; ses arêtes sont bleues.

Nous appareillâmes le même jour, 24 mars, à cinq heures du soir. Nous vécûmes de tortues près d'un mois. On les conserva vivantes tout ce