Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/49

Cette page n’a pas encore été corrigée

comptent un autre tiers, du Cap au passage de la Ligne inclusivement; le troisième est pour le reste de la route.

Huit jours après notre départ, pendant que nous étions sur le pont, après dîner, dans une parfaite sécurité, on vit sortir une grande flamme de la cheminée de la cuisine; elle s'élevait jusqu'à la hauteur de l'écoute de misaine. Tout le monde courut sur l'avant, Ce ne fut qu'une terreur panique: un cuisinier maladroit avait répandu des graisses dans le foyer de sa cuisine. On conta à ce sujet que le feu ayant pris à la misaine du vaisseau le **, toute la voilure de l'avant fut enflammée dans un instant. Les officiers et l'équipage avaient perdu la tête, et vinrent en tumulte avertir le capitaine. Il sortit de sa chambre, et leur dit froidement: Mes amis, ce n'est rien; il n'y a qu'à arriver. En effet, la flamme poussée en avant par le vent arrière, s'amortit dès qu'il n'y eut plus de toile. Cet homme de sang-froid s'appelait M. de Surville. C'était un capitaine de la Compagnie, du plus grand mérite.

Nous eûmes constamment le vent du sud-est, et une belle mer jusqu'à l'Ascension. Le 20 mars nous étions par sa latitude, qui est de huit degrés sud; mais nous avions trop pris de l'est. Nous fûmes obligés de courir en longitude, notre intention étant d'y mouiller pour y pêcher de la tortue

Le 22 au matin, nous en eûmes la vue. On