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elles venaient de Madagascar. Mon hôtesse me fit une provision de fruits, et me souhaita, en pleurant, ainsi que sa famille un heureux voyage.

Je quittai à regret de si bonnes gens, et ces jardins d'arbres fruitiers d'Europe, que je laissais au mois de mars, chargés de fruits. J'avais cependant un grand plaisir à imaginer que j'allais les retrouver couverts de fleurs en Europe, et que dans un an j'aurais eu deux étés sans hiver; mais, ce qui vaut encore mieux que les beaux pays et les douces saisons, j'allais revoir ma patrie et mes amis.



LETTRE XXV.

DÉPART DU CAP; DESCRIPTION DE L'ASCENSION.


Le 2 mars, à deux heures après midi, nous appareillâmes avec six vaisseaux de la flotte de Batavia. Les six autres étaient partis il y avait quinze jours. Nous sortîmes par la deuxième ouverture de la baie, laissant l'île Roben à gauche. Nous dépassâmes bien vite les navires hollandais. Ils vont de compagnie jusqu'à la hauteur des Açores, où deux vaisseaux de guerre de leur nation les attendent pour les convoyer jusqu'en Hollande.

Les marins regardent le Cap comme le tiers du chemin de l'Ile-de-France en Europe; ils