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comme d'une mère qui leur fut trop sévère. Ils troublent ainsi le bonheur du pays où ils vivent, par le regret de celui où ils n'ont jamais été.

On porte au Cap un grand respect aux magistrats, et surtout au gouverneur; sa maison n'est distinguée des autres que par une sentinelle, et par l'usage de sonner de la trompette lorsqu'il dîne. Cet honneur est attaché à sa place; d'ailleurs aucun faste n'accompagne sa personne. Il sort sans suite; on l'aborde sans difficulté. Sa maison est située sur le bord d'un canal ombragé par des chênes plantés devant sa porte. On y voit des portraits de Ruyter, de Tromp, ou de quelques hommes illustres de la Hollande. Elle est petite et simple, et convient au petit nombre de solliciteurs qui y sont appelés par leurs affaires; mais celui qui l'habite est si aimé et si respecté, que les gens du pays ne passent point devant elle sans la saluer.

Il ne donne point de fêtes publiques; mais il aide de sa bourse des familles honnêtes qui sont dans l'indigence. On ne lui fait point la cour; si on demande justice; on l'obtient du conseil, si ce sont des secours, ce sont des devoirs pour lui: on n'aurait à solliciter que des injustices.

Il est presque toujours maître de son temps, et il en dispose pour maintenir l'union et la paix, persuadé que ce sont elles qui font fleurir les sociétés Il ne croit pas que l'autorité du chef dépende de la division des membres. Je lui ai ouï