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dit-il petits et de peu d'exécution. En effet, les loups du Cap sont bien moins dangereux que les nôtres. Je pourrais ajouter à cette observation, que cette supériorité s'étend aux hommes mêmes de notre continent: nous avons plus d'esprit et de courage que les Asiatiques et les Nègres. Mais il me semble que ce serait une louange plus digne de nous, de les surpasser en justice, en bonté, et en qualités sociales.

Le tigre est plus dangereux que le loup; il est rusé comme le chat, mais il n'a pas de courage: les chiens l'attaquent hardiment.

Il n'en est pas de même du lion. Dès qu'ils ont éventé sa voie, la frayeur les saisit, S'ils le voient, ils l'arrêtent; mais ils ne l'approchent pas. Les chasseurs le tirent avec des fusils d'un très-gros calibre. J'en ai manié quelques-uns; il n'y a guère qu'un paysan du Cap qui puisse s'en servir.

On ne trouve de lions qu'à soixante lieues d'ici; cet animal habite les forêts de l'intérieur; son rugissement ressemble de loin au bruit sourd du tonnerre. Il attaque peu l'homme, qu'il ne cherche ni n'évite; mais si un chasseur le blesse, il le choisit au milieu des autres, et s'élance sur lui avec une fureur implacable. La Compagnie donne, pour cette chasse, des permissions et des récompenses.

Voici un fait dont j'ai pour garans, le gouverneur, M. de Tolback, M. Berg, le major