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différentes des plantes connues, que ce fameux naturaliste lui écrivit: «Vous m'avez fait le plus grand plaisir; mais vous avez dérangé tout mon système».

Il y a de bons chevaux au Cap, et de fort beaux ânes. Les bœufs y ont une grosse loupe sur le cou, formée de graisse entrelacée de petits vaisseaux. Au premier coup-d'œil, cette excroissance paraît une monstruosité; mais on voit bientôt que c'est un réservoir de substance que la nature a donné à cet animal, destiné, en Afrique, à vivre dans des pâturages brûlés. Dans la saison sèche, il maigrit, et sa loupe diminue; elle se remplit de nouveaux sucs lorsqu'il paît des herbes fraîches. D'autres animaux qui paissent sous le même climat, ont aussi les mêmes avantages: le chameau a une bosse, et le dromadaire en a deux en forme de selle; le mouton a une grosse queue faite en capuchons, qui n'est qu'une masse de suif de plusieurs livres.

On a dressé ici les bœufs à courir presque aussi vite que les chevaux avec les charrette auxquelles ils sont attelés.

Le mouton et le bœuf sont si communs, qu'on en jette, aux boucheries, la tête et les pieds; ce qui attire, la nuit, les loups jusque dans la ville; souvent je les entends hurler aux environs. Pline observe que les lions d'Europe, qui se trouvent en Romanie, sont plus adroits et plus forts que ceux d'Afrique; et les loups d'Afrique et d'Égypte