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longues et couvertes d'écailles. Il ne vit que de serpens. La longueur de ses pattes cuirassées le rend très-propre à les saisir, et cette fraise de plumes lui met le cou et la tête à l'abri de leurs morsures. Cet oiseau mériterait bien aussi d'être naturalisé chez nous. L'autruche y est très-commune: on m'en a offert des jeunes pour un écu. J'ai mangé de leurs œufs, qui sont moins bons que ceux des poules. J'y ai vu aussi le casoar, couvert de poils au lieu de plumes; ces poils sont des plumes très-fines qui sortent deux à deux du même tuyau. Il y a une quantité prodigieuse d'oiseaux marins, dont j'ignore les noms et les mœurs. Le pingoin pond des œufs fort estimés; mais je n'y ai rien trouvé de merveilleux. Ils ont cela de singulier que le blanc, étant cuit, reste toujours transparent.[P1]

La mer abonde en poisson, qui m'a paru supérieur à celui des îles, mais inférieur à celui d'Europe. On trouve sur ses rivages quelques coquilles, des nautiles papyracés, des têtes-de-Méduse, des lépas, et de fort beaux lithophytes, que l'on arrange sur des papiers, où ils représentent de fort jolis arbres, bruns, aurore et pourprés. On les vend aux voyageurs. J'y ai vu un poisson de la grandeur et de la forme d'une lame de couteau flamand. Il était argenté, et marqué naturellement de chaque côté de l'impression de deux doigts. Il y a des veaux marins, des baleines, des vaches marines, des morues, et une