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celles que j'ai décrites précédemment, sont: une fleur rouge, qui ressemble à un papillon, avec un panache, des pattes, quatre ailes et une queue; une espèce d'hyacinthe à longue tige dont toutes les fleurs sont adossées au sommet comme les fleurons de l'impériale; une autre fleur bulbeuse, croissant dans les marais: elle est semblable à une grosse tulipe rouge, au centre de laquelle est une multitude de petites fleurs.

Un arbrisseau, dont la fleur ressemble à un gros artichaut couleur de chair. Un autre arbrisseau commun, dont on fait de très-belles haies: ses feuilles sont opposées sur une côte; il se charge de grappes de fleurs papilionacées couleur de rose; il leur succède des graines légumineuses. J'en ai apporté pour les planter en France[1].

J'ai vu dans les insectes une belle sauterelle rouge, marbrée de noir; des papillons fort beaux et un insecte fort singulier: c'est un petit scarabée brun, il court assez vite; quand on veut le saisir, il lâche avec bruit un vent, suivi d'une petite fumée; si le doigt en est atteint cette vapeur le marque d'une tache brune, qui dure quelques jours. Il répète plusieurs fois de suite son artillerie. On l'appelle le canonnier.

Les colibris n'y sont pas rares. J'en ai vu un gros comme une noix, d'un vert changeant sur

[Footnote 1: A mon arrivée j'en ai remis des plantes au Jardin du Roi, où elles végétaient très bien dans l'été de 1773; elles avaient passé dans la serre l'hiver précédent.]