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ou une calomnie impudente contre des gens de lettres estimables.

MOI.

Au moins vous en excepterez quelques journalistes sensés, tels que le Moniteur, le Publiciste, etc.; quant aux autres, je n'ai point trop à m'en plaindre.

MON AMI.

Comment! pas même de ceux qui traitent de romans vos Études, où vous avez employé trente ans d'observations?

MOI.

Plût à Dieu qu'ils fussent persuadés que mes Études sont des romans comme Paul et Virginie! les romans sont les livres les plus agréables, les plus universellement lus, et les plus utiles. Ils gouvernent le monde. Voyez l'Iliade et l'Odyssée, dont les héros, les dieux, les événemens, sont presque tous de l'invention d'Homère; voyez combien de souverains, de peuples, de religions, en ont tiré leur origine, leurs lois, et leur culte. De nos jours même, quel empire ce poëme exerce encore sur nos académies, nos arts libéraux, nos théâtres! C'est le dieu de la littérature de l'Europe.

MON AMI.

Je vous avoue que je suis fort dégoûté de la nôtre. Je ne veux plus courir dans une carrière