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sons était encore abattue, et qu'il n'avait acquis sa terre que par des contributions levées en Saxe. «Vous vous trompez, répondit le baron; il ne l'a eue que par son mariage avec une comtesse autrichienne, qui s'est mésalliée en l'épousant. Sa femme est aujourd'hui bien à plaindre: aucun de ses enfans ne pourra entrer dans les chapitres nobles de l'Allemagne, car leur père n'est qu'un officier de fortune.—Ce que vous dites là, reprit le hussard prussien, lui fait honneur, et il en serait comblé aujourd'hui en Prusse, s'il ne l'avait perdu en sortant, à la paix, du service du roi, c'est un officier qui ne peut plus se montrer.» L'hôte, qui faisait mettre le couvert, dit: «Messieurs, on voit bien que vous ne connaissez pas le seigneur dont vous parlez; c'est un homme aimé et considéré de tout le monde: il n'y a pas un mendiant dans ses domaines. Quoique catholique, il secourt les pauvres passans, de quelque pays et religion qu'ils soient. S'ils sont saxons, il les loge et les nourrit pendant trois jours, en compensation du mal qu'il a été obligé de leur faire pendant la guerre. Il est adoré de sa femme et de ses enfans.—Apprenez, répondit à l'hôte le ministre luthérien, qu'il n'y a ni charité ni vertu dans sa communion. Tout son fait est pure hypocrisie, comme les vertus des païens et des papistes.»

Nous avions parmi nous plusieurs catholiques