VOYAGE
EN SILÉSIE.
Lorsque je revenais de Russie en France, je
me trouvai avec un bon nombre de voyageurs de
différentes nations, sur le chariot de poste qui
mène de Riga à Breslau. Nous étions rangés deux
à deux, assis sur des bancs de bois, nos malles
sous nos pieds, le ciel sur nos têtes, voyageant
jour et nuit, exposés à toutes les injures de l'air,
et ne trouvant dans les auberges de la route que
du pain noir, de l'eau-de-vie de grain, et du café.
Telle est la manière de voyager en Russie,
en Prusse, en Pologne, et dans la plupart des
pays du Nord. Après avoir traversé, tantôt de
grandes forêts de sapins et de bouleaux, tantôt
des campagnes sablonneuses, nous entrâmes dans
des montagnes couvertes de hêtres et de chênes,
qui séparent la Pologne de la Silésie.
Quoique mes compagnons de voyage sussent le français, langue aujourd'hui universelle en Europe, ils parlaient fort peu. Un matin au lever de l'aurore, nous nous trouvâmes sur une colline auprès d'un château situé dans une posi-