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Ces pallissades mettent les plantes à l'abri du vent, qui est toujours très-violent; on a même eu la précaution de défendre les jeunes arbres des avenues par des éventails de roseau.

Je vis dans ce jardin des plantes de l'Asie et de l'Afrique, mais surtout des arbres de l'Europe couverts de fruits, dans une saison où je ne leur avais jamais vu de feuilles.

Je me rappelai qu'un officier de la marine du roi, appelé le vicomte du Chaila, m'avait donné en partant de l'Ile-de-France une lettre pour M. Berg, secrétaire du conseil. J'avais cette lettre dans ma poche, n'ayant pas eu le temps de la mettre avec mes autres papiers sur l'Indien: je fus saluer M. Berg, et je lui remis la lettre de mon ami.

Il me reçut parfaitement bien, et m'offrit sa bourse. Je me servis de son crédit pour les choses dont j'avais un besoin indispensable. Je lui proposai de me faire passer sur un des vaisseaux de l'Inde: six partaient incessamment pour la Hollande, et les six autres au commencement de mars.

Il m'assura que la chose était impossible, qu'ils avaient, là-dessus, des défenses très-expresses de la Compagnie de Hollande. Le gouverneur m'en avait dit autant; il fallut donc se résoudre à rester au Cap aussi long-temps qu'il plairait à ma destinée. J'y avais été conduit par un événement imprévu, j'espérais en sortir par un autre.