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futures, ainsi de suite à l'infini; ce qui me paraissait tout-à-fait incompréhensible.

LE VOYAGEUR.

Il y a un degré en descendant où la matière n'est plus susceptible de forme; car la forme n'est que les limites de la matière. Si cela n'était pas, il y aurait autant de matière dans un gland que dans un chêne, puisqu'il y aurait autant de formes, attendu qu'il y a, dit-on, un chêne tout entier renfermé dans le gland.

Si on me dit qu'il n'y a que les formes principales, je demanderai où sont les autres, qui sont toutes essentielles dans un chêne développé.

S'il n'y a que les formes principales, parce que l'espace est trop petit, celui des seconds glands étant beaucoup plus petit, le nombre des formes principales doit encore diminuer. Or, toute grandeur qui décroît vient nécessairement à rien. Dans ces glands imaginaires, qui vont toujours en diminuant, il y aurait un terme où la race des chênes devrait s'arrêter et finir.

Voilà, cependant, l'hypothèse dont on s'est servi pour raisonner sur la végétation. Je suis charmé que vous ayez adopté mes idées.

LA DAME.

Monsieur, point du tout, je vous assure.

LE VOYAGEUR.

Comment! madame, vous n'êtes pas persuadée! Y a-t-il encore quelque dragon à combattre?